La récente réforme du système scolaire italien a fait couler beaucoup d’encre. Les projecteurs se sont cependant dirigés davantage vers l’école primaire que vers les nouveautés importantes introduites dans le secondaire, qui mettent en danger l’apprentissage d’une deuxième langue vivante
Pour les élèves italiens, l’heure des inscriptions a sonné. La date limite a été cette année repoussée au 28 février. Ce délai est particulièrement important pour l’inscription dans les collèges car la mise en place de la réforme Gelmini, initialement annoncée pour septembre 2010, aurait été anticipée à la rentrée 2009. Or, les nouveaux formulaires d’inscription ne sont disponibles que depuis le 16 janvier 2009…
Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de la réforme, il faut revenir en arrière au mois de mars 2003, quand Letizia Moratti, ministre du gouvernement Berlusconi, propose une réforme du système scolaire. Au nom de la "loi des trois i", anglais (inglese), informatique et entreprise (impresa), on assiste alors à l’introduction de l’anglais, seule langue autorisée, dans le primaire (alors qu’il était jusque-là théoriquement possible d’y enseigner le français ou une autre langue). En sixième en revanche l’étude d’une deuxième langue (français, allemand ou espagnol) devient obligatoire (et non plus optionnelle, comme elle était proposée dans certains établissements). La réforme respectait donc pleinement les directives européennes en matière d’enseignement des langues étrangères. Cependant, deux ans plus tard, l’article 25 du décret du 17 octobre 2005 relatif à l’enseignement secondaire prévoyait "la possibilité, au niveau du collège, pour les familles qui en feront la demande, d’utiliser, pour l’apprentissage de la langue mentionnée ci-dessus (c’est-à-dire l’anglais, n.d.a), le nombre d’heures consacré à l’apprentissage de la deuxième langue communautaire."
L’article 25 : une épée de Damoclès
Silvia Diegoli est professeur de français au lycée de Carignano, dans les environs de Turin. Elle est présidente de la section turinoise de l’ANILF (photo ANILF)
"C’est l’existence de cet article, suspendu sur nos têtes comme une épée de Damoclès, qui est à l’origine de la création, le 22 décembre 2005 à Cuneo, de l’Associazione Nazionale per l’Insegnamento della Lingua Francese", explique Silvia Diegoli. Au fil des réunions, grâce au travail d’information effectué sur Internet et au bouche à oreille entre collègues, ce petit groupe de professeurs s’est élargi. C’est ainsi qu’il devint nécessaire de créer, le 14 mars 2006, une section turinoise de l’ANILF. Aujourd’hui, l’ANILF compte une centaine de membres au sein de ses deux sections, Cuneo et Turin. C’est l’ANILF qui rencontre en juillet 2007 Giuseppe Fioroni, ministre de l’Education du gouvernement Prodi. Une rencontre rassurante : "Nous avons obtenu la promesse que l’article 25, "congelé" jusqu’en 2009, serait aboli à cette date-là", poursuit Silvia Diegoli. Seulement voilà : la chute du gouvernement Prodi en 2008 change les données du problème et Mariastella Gelmini, dans sa réforme, reprend et applique le texte de l’article 25. Concrètement donc, en septembre 2009, les élèves des collèges auront le choix entre deux possibilités : étudier une deuxième langue étrangère (rappelons que l’anglais première langue est obligatoire pour tous) ou opter pour une section d’"anglais renforcé".
Contre le modèle unique
Pour Silvia Diegoli, ce n’est certes pas l’apprentissage obligatoire de l’anglais en première langue qu’il faut remettre en question. "En revanche, nous considérons que le monolinguisme est une tentative d’imposition d’un modèle culturel unique qui va à l’encontre des besoins de notre temps. Face à cet indéniable appauvrissement culturel, il faut bien voir que ce qui est vraiment grave, c’est que nos élèves présents et futurs vont se trouver dans une position inférieure par rapport aux jeunes européens qui, pour la plupart, connaissent deux sinon trois langues européennes. Alors, pourquoi ne pas proposer cet anglais renforcé comme une option, tout en gardant la deuxième langue pour tous ?" Par ailleurs l’ANILF, qui ne doute pas du succès que risque de rencontrer la section d’anglais renforcé telle qu’elle est proposée aujourd’hui, se bat pour que le français bénéficie du statut de deuxième langue officielle du Piémont en raison de la proximité géographique de la région avec la France. Dans ce combat, l’ANILF devrait pouvoir compter sur un allié important : la Région Piémont, par l’intermédiaire de madame Pentenero, chargée des dossiers relatifs à l’éducation. L’Union européenne, qui a toujours prôné "la maîtrise de plusieurs langues par le plus grand nombre", pourrait également venir à la rescousse…
The gulag that France has become
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4 years ago
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