10/19/2009

Abdou Acknowledges Decline

Prefacing an interesting document titled "Suivi Vade Mecum", Secretary General of la Francophonie Abdou Diouf dispenses with the buoyant tone that is de rigueur in such publications to take stock of the real status of French in international institutions. Apart from acknowledging the decline of French, this text gives a marvelous example of the impossible balancing act which la Francophonie has condemned itself to perform as it is seen forever shilling for diversity against monolinguisme all the while denying or plotting to deny smaller languages the same official recognition that French enjoys, be it in France, Africa or the European Union.
Well, if we are to believe the same document, we shall very soon be able to observe if the Francophone lobby still is in a position to force a lesser status on such languages as Spanish, Italian or Polish within the EU:
"Dans un communiqué, daté du 17 septembre 2008, annonçant la nouvelle stratégie de l’exécutif européen sur le multilinguisme de la Commission, M. Orban a indiqué que la « prochaine Commission décidera en novembre 2009 de l’ajout de nouvelles langues de travail, qui sont actuellement l’anglais, le français et l’allemand." (p. 83)

Adopté par le Sommet de Bucarest, en septembre 2006, le Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales est un texte de nature règlementaire qui s’impose à tous les États et gouvernements membres, associés ou observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Si les États et gouvernements ont souhaité son existence, c’est qu’ils ont mesuré à la fois le déclin du français dans les organisations internationales et l’importance que revêt le respect du multilinguisme pour un fonctionnement efficace et démocratique. En me demandant d’assurer le suivi de la mise en oeuvre de ce texte, les chefs d’État et de gouvernement se donnaient, au-delà de la déclaration politique, une obligation supplémentaire : celle de se doter des moyens de renforcer, en toutes circonstances, la présence de la langue française au service du multilinguisme. D’ailleurs, certains de nos pays membres reconnaissent d’autres langues officielles et utilisent ainsi l’arabe, l’espagnol, le portugais ou l’anglais. Notre conception de la diversité des expressions culturelles et linguistiques ne réfute, en effet, aucune langue, mais elle s’oppose avec force à la facilité réductrice qu’offre le monolinguisme. De même, l’OIF ne considère pas que telle langue aurait, par je ne sais quelle qualité intrinsèque supposée supérieure à celles des autres langues, ou par la force du nombre ou du fait accompli, plus de légitimité à être utilisée plutôt que telle autre. Concernant les organisations internationales et les échanges entre États, nous ne succombons pas à la tentation radicale consistant à revendiquer pour chaque langue le même statut. Si cette revendication est tout à fait légitime dans une approche patrimoniale de sauvegarde et de reconnaissance des milliers de langues que compte encore notre planète, elle nous conduirait, dans le contexte des organisations internationales, au résultat inverse de celui escompté. Le Vade-mecum a été adopté voilà deux ans. Cette « jeunesse » explique sans doute pourquoi si peu de nos États et gouvernements membres ont pu, jusqu’à maintenant, se doter de réels moyens de mise en oeuvre de ses principes. Cela étant, certains sont engagés, depuis plusieurs années parfois, dans des actions de formation de leurs fonctionnaires et de leurs diplomates, avec l’appui de l’OIF, mais aussi celui de la Communauté française de Belgique, de la France et du Luxembourg pour ce qui concerne l’Union européenne. De nombreux pays dont la langue officielle est le français, singulièrement en Afrique subsaharienne, par leur pratique irréprochable, renforcent le statut de langue internationale du français. Certains de nos membres ont même pris le soin d’émettre des directives prescrivant explicitement l’usage du français, parfois aux côtés d’une autre langue officielle.
Bien que plusieurs de nos États et gouvernements membres n’aient accordé au français qu’un statut de langue étrangère, certains d’entre eux font néanmoins de remarquables efforts pour la promotion de la langue française. Les Groupes des ambassadeurs francophones s’organisent et s’emploient à faire respecter le statut du français par des interventions auprès des organisations internationales. Des diplomates agissent parfois directement, lorsqu’ils sont en situation d’exiger une traduction ou une interprétation défaillante au cours de telle ou telle réunion. Ce sont là autant de faits encourageants. Mais nous devons être plus ambitieux encore. Car je dois constater que, malgré la lettre que j’ai adressée à nos États et gouvernements membres et à la lumière des réponses reçues, aucune nouvelle circulaire, instruction ou recommandation spécifiquement dédiée au Vade-mecum, ne nous a été signalée et son existence même est souvent ignorée par des représentants des États et gouvernements sensés l’appliquer. Je déplore, par ailleurs, l’existence de contre-exemples emblématiques du comportement de certains très hauts représentants de pays francophones, qui s’expriment systématiquement en anglais, brouillant ainsi un message que le Vade-mecum cherchait pourtant à rendre clair. Je compte donc sur la mobilisation de tous nos États et gouvernements. N’oublions jamais que la langue française est le socle de notre Organisation. Et je forme le voeu que le vade-mecum soit perçu par tous comme un levier puissant permettant de faire progresser notre langue en partage, plutôt que comme un instrument de contrôle tatillon. La langue française ne pourra rayonner que par l’adhésion responsable et enthousiaste de tous ceux qui l’ont acceptée en tant qu’outil de l’expression concrète de leur solidarité, dans le respect de la diversité linguistique.

Abdou Diouf, Sécrétaire Général de la Francophonie


5 comments:

Edward J. Cunningham said...

Thanks for the link, Unfrench!

I don't know how to say it in Breton, and for your sake I won't say it in French, but have a very Merry Christmas and a Happy New Year!

Also, in the spirit of Christmas, here's an alternative thread to the French vs. English stories that are posted here:

Early English Helps Swiss Kids Learn French.

Edward J. Cunningham said...

Actually, the following articles may be of greater interest to you:

Swiss seek multilingual euilibrium

Take notice of the sixth paragraph:

In a ruling last year, the government decided that the most important Swiss laws should be translated into English in response to growing demand for translation of legislation.

Researchers suggest making English a(n) [semi-]official Swiss language

But some things never change:

Linguists unite against English invasion

(Interestingly, the bulk of that article is not about opposition to English as an international lingua franca (although that's implied), but rather against importing English words into French and other Swiss languages.)

Anonymous said...

I would just like to wish the writer and readers of this blog a very merry Christmas.

Unfrench Frenchman said...

Very interesting articles, Edward.

Merry Christmas in Breton: nedeleg mad!

All you people enjoy yourself with friends and family and I hope to find you again next year for lots of new stories on the decline of French and many interesting comments too.

Unfrench Frenchman said...

Nedeleg mad is pronounced ne-DAY-leg MAHT, by the way, and nedeleg is related to Latin natalis (nox) and French Noël.